Le Mur occidental est le mur occidental de l’esplanade du Temple, construit il y a environ deux mille ans, à la fin de l’époque du Second Temple. L’esplanade du Temple, où se dressaient les Premier et Second Temples, fut reconstruite à l’initiative du roi Hérode vers la fin de cette période. Sa superficie fut agrandie, entourée de quatre murs de soutènement, et le Temple fut reconstruit en son centre avec magnificence et splendeur. La longueur totale du Mur occidental est de 488 mètres. Une partie du mur est visible dans l’esplanade de prière et au sud, tandis que la majeure partie est recouverte par des maisons construites contre lui au fil de l’histoire.
Faits et données sur le Mur occidental
Depuis des générations, les Juifs ont l’habitude de se rendre au Mur occidental (Mur des Lamentations) pour s’appuyer sur ses pierres, prier, pleurer et exprimer leur tristesse pour la destruction de Jérusalem et du Temple, dont le Mur reste un vestige et un souvenir, tout en aspirant à la consolation et à la rédemption. Le vendredi, avant l’entrée du Shabbat, était un moment privilégié pour visiter le Mur. De nombreux voyageurs et visiteurs, juifs et non-juifs, ont décrit cette scène de différentes manières, chacun selon sa perception et la manière dont cette vue unique l’a touché. En raison de cette tradition de prière et de lamentation, le Mur a été surnommé au XIXe siècle par de nombreux visiteurs Mur des Lamentations (The Wailing Wall).
Le 9 Av 5671 (1911), Shneour Zalman Rubashov – Zalman Shazar – futur troisième président de l’État d’Israël, visita le Mur. Il décrivit ses impressions dans un article publié peu après :
En empruntant les ruelles étroites de la vieille ville, vous descendez jusqu’au Mur, où vous vous tenez. Alors, non seulement vous voyez de vos yeux, mais vous ressentez et touchez de tout votre être l’éternité unique de notre passé…
Des soupirs, venus de toutes les régions et de toutes les époques, ont pénétré et pénètrent encore dans cette cour vestige du Mur. Un flot vivant de regards pleins d’amour, d’aspirations, a traversé et traverse encore sans cesse, de la diaspora vers la Terre d’Israël. De l’endroit le plus éloigné de l’exil, à l’époque la plus sombre de notre peuple, les Juifs ont envoyé ici leurs aspirations pour une vie différente. Les mouvements religieux, messianiques, politiques et populaires ne sont que les diverses manifestations de cette même douleur nationale, réclamant justice en fonction des époques et des circonstances… Regards d’amour, aspirations vagues, larmes, larmes d’humiliation, prières et espoirs silencieux – c’est le langage de toutes les couches sociales, même des ‘âmes muettes’… Et pour le Mur, il n’y a pas de différence entre les pays et les époques. Les larmes du cœur d’un seul peuple ont toutes la même source et prient toutes pour la même chose.
Certains penseurs et dirigeants juifs modernes ont cherché à attribuer une nouvelle signification au Mur, en tant que symbole national, remplaçant les pleurs traditionnels par des expressions de fierté nationale juive. Cependant, Shazar voyait dans les larmes versées au Mur des Lamentations une porte ouverte vers l’espoir futur.
Avant Shazar, le poète renommé Naphtali Herz Imber avait déjà décrit avec émotion les pleurs et le deuil au Mur. Il voyait dans ces larmes un fondement pour l’espoir futur dans son poème le plus célèbre – Notre Espoir – dont une partie légèrement modifiée est devenue l’hymne national israélien.
Voici ce qu’Imber a écrit dans son poème :
Tant que dans le cœur
Une âme juive vibre,
Et vers l’Orient
Un regard sur Sion aspire.Notre espoir n’est pas encore perdu,
Cet espoir vieux de deux mille ans :
Retourner dans le pays de nos pères,
À la ville où David a campé…Tant que le Mur de nos délices
Apparaît devant nos yeux,
Et qu’à cause de la ruine de notre Temple
Un œil verse encore des larmes.Notre espoir n’est pas encore perdu,
Cet espoir vieux de deux mille ans :
Retourner dans le pays de nos pères,
À la ville où David a campé…
Le souvenir du Mur occidental, du Temple et la douleur de leur destruction préservent l’espoir de retourner dans le pays de nos ancêtres et dans la ville où David a campé, écrivait Imber, de manière similaire à Shazar. Les larmes versées au Mur par des Juifs du monde entier, proches et lointains, unissent le peuple juif autour de Jérusalem et du Mur, exprimant son lien avec le passé et son espoir pour l’avenir. Ces larmes sont à l’origine des mouvements et des actions visant à réaliser leurs rêves et espoirs.
Après la guerre des Six Jours, l’apparence du Mur a radicalement changé, devenant un site national et universellement juif, où se déroulent également des cérémonies nationales, des célébrations de bar-mitsvah joyeuses et émouvantes, ainsi que de nombreux événements marquant les cycles de la vie juive. Cependant, malgré ces évolutions, l’ancienne signification du Mur n’a pas disparu, exprimant toujours la conscience des manques et des imperfections dans la vie du peuple, ainsi que l’espoir de leur réalisation, tout en se réjouissant des changements dans la situation d’Israël, de son retour sur sa terre et dans sa ville.